Alors que les entraînements reprennent doucement, l’expérimenté capitaine de l’OMR-LM se livre sur le début de saison du club et sur sa vie en dehors des terrains. Un parcours atypique, pour un homme qui s’est toujours laissé guider par le rugby. Le capitaine marcquois livre également son ressenti sur une année 2021 marquée par le 50ème anniversaire du club (lire plus bas).
« Guillaume Potelle, 35 ans, marié, deux enfants ». C’est ainsi que se présente spontanément le solide pilier marcquois lorsqu’on l’interroge. Mais il ne faut pas s’y tromper : même s’il ne le mentionne pas d’emblée, le rugby occupe une place majeure dans sa vie, et depuis longtemps. Enfant du Nord, il intègre l’OMR à l’âge de 14 ans, sur les conseils de son professeur d’EPS d’alors, également entraîneur des juniors. Après plusieurs années chez les jeunes, il quitte le club en 2006 pour rejoindre le Lille Métropole Rugby. Mais dix ans plus tard, le LMR dépose le bilan et Guillaume Potelle revient dans son club formateur. Le début de sa reconversion.
La blouse blanche sur le maillot bleu et jaune !
Alors en catégories jeunes à Marcq puis Lille, Guillaume Potelle obtient un DUT commercial puis une licence en e-commerce et marketing. Devenu vendeur (il vend du matériel de fitness à Décathlon, partenaire du club), il se concentre sur le rugby lorsqu’il devient professionnel au LMR en 2008, mais ses plans sont bouleversés par la faillite de 2016. « Après le dépôt de bilan, j’ai pris le temps de réfléchir. »
C’est ainsi que germe en lui l’idée devenir podologue. Guillaume Potelle, alors 31 ans, reprend des études : « Ça m’intéressait vraiment, il y a beaucoup de rapport avec le sport. J’aime l’idée de prendre soin des gens, d’améliorer leur quotidien. » Il s’inscrit donc à l’Université Catholique de Lille et, en 2020, décroche son diplôme de podologue. En parallèle, il s’impose comme titulaire à l’OMR et contribue à la montée du club en Fédérale 1 : « Ça a été la période la plus intense de ma vie ! Quatre années à la fois enrichissantes, stimulantes et fatigantes ». D’autant que le néo-podologue devient papa pour la seconde fois (son premier enfant naît en 2013) au beau milieu de ses études, en 2018. « Le plus dur a été de jongler entre vie de famille, études et rugby, avec toute la rigueur que cela demande ». La famille, son épouse en particulier, très présente dans cette période charnière, un support particulièrement précieux aux yeux du capitaine de l’OMR-LM.
Diplôme en poche, Guillaume Potelle souhaite d’abord prendre son temps avant de se lancer dans cette nouvelle carrière. Mais le confinement lui rappelle la nécessité de rapidement s’installer. Une opportunité d’ouvrir son propre cabinet se présente : il la saisit. Une aubaine. Surtout qu’arrive le second confinement : « Ça me permettait de penser à autre chose ».
Désormais, les entraînements reprennent. L’organisation ne lui pose pas de problème : « L’avantage du libéral, c’est de pouvoir organiser ses journées comme on veut. J’ajuste mes plages d’ouverture aux horaires d’entraînement ». Une liberté qui lui permet de pouvoir se concentrer sur la reprise future d’un championnat, pour l’heure, tronqué.
Hâte de reprendre
Guillaume Potelle est clair : « On ne peut pas faire de bilan sur seulement trois matches. » Et en effet, entre les reports et la suspension du championnat, les Marcquois n’ont finalement joué que trois journées depuis le début de la saison. Une saison d’ailleurs préparée dans des conditions particulières, à cause de la crise sanitaire : « Ça a été très compliqué de rentrer dans la saison, on n’a pas eu un temps de préparation optimal, on n’a pas pu faire tout ce que l’on voulait. » Le capitaine ne cherche pas à se cacher ni à minimiser les deux revers subis par son club. La défaite face à Beauvais ? Un accident de parcours : « ce ne sont pas eux qui gagnent, c’est nous qui perdons. » Celle contre Rennes ? « C’est une idée de ce qui se fait de mieux, on sait où on doit aller » pour viser la montée dans quelques années.
A présent et avant tout, pour Guillaume Potelle, « le premier objectif est de jouer ». Pas question d’évoquer le maintien ni quoi que ce soit d’autre : le but est d’abord de retrouver les terrains. Il attend 2021 et de futures annonces sur la reprise du championnat : « On a hâte de savoir où on va, quand et comment. »
Florian Chambon
__________________ Encadré_________________________
Potelle : « 50 ans, ça force le respect »
Le club fête cette année ses 50 ans. Qu’est-ce que cela t’évoque ?
Ca force le respect de regarder dans le rétro et de voir tout le chemin parcouru par le club depuis 50 ans. Voir les joueurs issus de la formation évoluer au plus haut niveau, d’autres évoluer en Fédérale 1, c’est canon ! Ca me ramène aussi à mes débuts à l’OMR – j’étais en 4ème – il y a 21 ans.
Le club célèbrera cet anniversaire le samedi 3 juillet. Qu’attends-tu de cette journée unique ?
J’ai hâte de vivre le plus rapidement possible une soirée avec tous les supporters, bénévoles, partenaires, joueurs et anciens joueurs et je pense qu’il n’y a pas meilleure opportunité que les 50 ans du club pour le faire.
Quels sont tes meilleurs souvenirs à l’OMR ? Quelles anecdotes retiens-tu ?
J’ai des sentiments particuliers plus que des souvenirs de mes débuts à l’OMR, car j’ai à la fois porté le maillot lors de mes débuts puis affronté ce maillot lorsqu’avec Lille (LMR) nous étions dans la même poule. Mes meilleurs souvenirs sont forcément ces cinq dernières années avec le chemin parcouru depuis la Fédérale 3. J’y ai croisé des mecs formidables, attachants et pour certains complètement fous (comme Les frères Carlier !). Ces joueurs ont écrit l’histoire du club et certains d’entre eux continuent l’aventure aujourd’hui.
Que souhaites-tu au club pour cette année et les années à venir ?
Cette année, je souhaite que toutes les équipes du club puissent rejouer, car il n’y a pas plus frustrant que de ne pas pratiquer sa passion et de vivre les aventures humaines hors du commun que le rugby nous permet de vivre. Par la suite, je souhaite que le club atteigne le niveau qu’il mérite et que la région mérite. Car il est impensable que le rugby nordiste ne s’impose pas sur la carte du rugby français dans les années à venir. Quand je vois la qualité des éducateurs, le nombre de licenciés chez les jeunes ainsi que le travail des bénévoles et des forces vives qui gravitent autour du club (sponsors, partenaires…) je suis optimiste pour la suite.
Propos recueillis par Margot Denimal