28 septembre 2023

Christophe Raluy : « C’est une belle saison qui s’annonce ! »

On avait quitté nos Espoirs Nationaux, la saison dernière, sur une qualification en phases finales et donc une défaite en quart de finale du Challenge. Entre satisfaction d’être « passé » et déception d’avoir terminé trop tôt. Le pari avait été fait de rajeunir le groupe. Aujourd’hui, celui-ci a déjà muri, même s’il reste à trouver une certaine consistance, une certaine constance également, comme l’explique l’entraîneur du groupe U23 Christophe Raluy.

OMR : Les Espoirs Nationaux de l’OMR reste sur un succès à l’extérieur, samedi 16 septembre, à Mâcon (15-24). Un bon résultat après une défaite à domicile dans les arrêts de jeu face à Dijon la semaine précédente (22-26) ?

Christophe Raluy : Le résultat comptable est bon, oui. En revanche en termes de contenu, j’ai préféré la défaite face à Dijon à la victoire à Mâcon. Parce qu’on restait sur deux matchs dans lesquels on avait été capable de produire du jeu, d’être solide défensivement, avec un très bon état d’esprit. On retrouvait nos structures défensives et offensives. En revanche à Mâcon, ça a été plus brouillon. On a fait une première mi-temps décevante. On prend des points facilement, on n’est pas connecté en défense, ça laisse un goût amer. Le point positif est qu’on a réussi à resserrer les boulons à la pause. Puis dans le dernier quart d’heure, on n’a de nouveau pas été bon dans la gestion des émotions, on prend un essai et deux cartons qui font tache.

Après trois journées de championnat, où en est l’équipe Espoirs ?

CR : On a repris l’entraînement le 1er août avec un effectif plutôt stable, puisqu’on a seulement huit recrues. On est à l’année « 1 » du projet Espoirs et de son développement. On s’était quitté en fin de saison dernière sur une défaite en quart de finale, mais dans laquelle nos principes et notre philosophie de jeu avaient été mis en place par les joueurs. Et le côté rassurant de notre préparation de saison est qu’on a pu reprendre le fil de notre histoire là où on l’avait laissé avant l’été.

Et c’est ce qu’on a retrouvé lors des deux premiers matchs : nos structures défensives et offensives. Et surtout notre volonté de mettre de la vitesse. Je crois que les joueurs prennent du plaisir et mettent de l’efficacité dans ce jeu. Mais on a eu des lacunes en conquête face à Dijon. On a rectifié le tir à Macon. Puis la fatigue physique et mentale arrivant au fur et à mesure du bloc, on doit montrer plus de maitrise dans nos choix et dans la gestion de nos émotions. Il faut qu’on arrive à être plus concentré, plus exigeant et plus juste dans nos choix.

OMR : Au programme du prochain bloc : Stade Métropolitain, Rumilly, Aubenas… Des équipes désormais bien connues… Mais finalement, est-ce que d’une saison à l’autre il y a des changement de niveaux importants dans les équipes Espoirs ?

CR : Oui, c’est inhérent à la catégorie. Il y a deux cas : la poursuite d’un projet entamé récemment, ou, à l’instar de Mâcon qui a grandement renouvelé son effectif, un turnover important et une modification forte de la physionomie de l’équipe. Un turnover qui parfois peut être important notamment dans des régions denses comme la Bourgogne ou Rhône-Alpes. Et on n’a pas d’info sur ces éventuels changements, donc on repart vraiment d’une page blanche.

Et du coup sur cette phase aller nous nous sommes plus basés sur ce qu’on peut proposer et notre marge de progression que sur les adversaires. Finalement ça n’est pas primordial pour nous d’étudier l’adversaire, car le développement du joueur dans toutes ses ressources est pour nous prioritaire. Notre vision est qu’il est au service de l’équipe et c’est parce qu’il est au service de l’équipe que l’équipe le sert dans sa progression.

OMR : On est en pleine coupe du monde de rugby, as-tu eu le temps de voir des matchs, et si oui, lesquels t’ont particulièrement marqués

CR : Quelques-uns ! Le premier match de la France évidemment, parce que ça fait quatre ans qu’on l’attend, parce que c’est chez nous, parce que c’est face aux All Blacks qui est une équipe iconique de notre sport. Parce qu’une telle compétition chez nous c’est aussi un moyen, pour nous, de partager avec une population qui n’est pas forcément initiée rugby notre sport, nos valeurs, c’est un plaisir !

J’ai été un peu surpris de la fébrilité des Français en première mi-temps. On ne s’attendait pas à ce que cette équipe telle qu’elle a été construite et ce qu’elle a montré ces quatre dernières saisons  soit aussi perturbée émotionnellement. Ce qui montre que ce sont des humains. Et ce qui est rassurant en deuxième période, c’est que sans être flamboyants, ils ont réussi à remettre leurs structures de jeu en place et finalement dominer cette équipe Black sans coup férir.

J’ai également aimé la ferveur et l’audace de l’Uruguay. J’ai vu les deux matchs des Fidji, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas été arbitrés à leur juste valeur. Ce qu’ils ont réussi à acquérir en termes d’organisation, notamment devant, associé à une ligne de trois-quarts stratosphérique, pour une si petite île, c’est absolument merveilleux !

Propos recueillis par Stanislas Madej