6 février 2024

Rennes : une rencontre au sommet pour l’OMR

Le Rennes Etudiants Club a 10 ans de plus que l’OMR. Ces dernières années, avec de l’avance sur les Jaune et Bleu, un parcours similaire. Et un esprit qui plaît bien aux Marcquois. Ca n’est pas un hasard si à plusieurs reprises nos deux clubs ont décidé de s’affronter pour préparer leur saison, à l’instar du match à Massy en août dernier. Et à Rennes, il y a Paul. C’est l’un des dirigeants du club. Un bénévole. C’est aussi pour moi une rencontre comme le rugby sait nous offrir. Une véritable rencontre au sommet !

2007, stade de France, tribune de presse… Un homme bien baraqué, bénévole, dirige les confrères journalistes vers leurs places, leur livrant les consignes spécifiques de l’IRB, qui a décidé de changer le fonctionnement presse pour cette coupe du monde en France. Il vérifie mon accréditation, m’oriente, on a un mot sympa… On est au boulot mais c’est le rugby ! Et on se croise durant toute la compétition, et on se revoit au Tournoi suivant… Et de fil en aiguille on devient copains, parce qu’un jour, Paul me dit qu’il est dirigeant à Rennes. Rennes ? Mais vous êtes dans notre poule cette saison ! Ah bon ? Mais tu es d’où ? De Marcq-en-Baroeul ! Ah oui… Et là, évidemment, la relation a pris une nouvelle tournure ! D’autant plus qu’un jour, à la question « pourquoi tu es toujours en tribune de presse alors qu’il y a d’autres postes peut-être plus sympas ? », Paul me répond avec un grand sourire : « Parce que j’aime bien les journalistes ! ». Beauté des rencontres…

Désormais administrateur du Rennes Etudiants Club, sans fonction opérationnelle, parce qu’il a intégré la Ligue de rugby de Bretagne pour y défendre « la bretonnitude » (partenariats et rayonnement du rugby breton), Paul Rey fait partie de l’équipe qui a repris le club en main il y a 8 ans, alors que le REC venait de descendre en Fédérale 3.

Le président de l’époque a impulsé tout ce qui se passe aujourd’hui au club, sa structuration et sa professionnalisation. Raphaël Favier avait alors recruté une équipe dont Paul faisait partie, aux côtés de Jean-Marc Trihan, l’actuel président et de l’entraîneur de l’époque, Yann Moison : « Mon histoire avec le REC, c’est la reprise d’un club il y a 8 ans avec des potes, appelés par un vieux monsieur qui était l’ancien président de l’Université de Rennes et qui reprend le club en Fédérale 3. Là, on commence par tout renégocier notamment avec les banques pour éviter le dépôt de bilan, on restructure, on monte en Fédérale 2, puis 2 saisons en Fédérale &. Et lors de cette 2ème saison, nous sommes champions de France et nous montons directement en Nationale, probablement un peu trop vite », raconte Paul.

Au demeurant, la saison du REC en Nationale n’est pas mauvaise, même si elle se solde par la descente en N2 : « L’an dernier on n’a pas pêché sur grand-chose, ça s’est joué à quelques détails, on n’a pas pris 50 points tous les dimanches. Donc aujourd’hui on travaille un peu plus en profondeur sur le club afin d’être prêt si on remonte. On veut continuer à structurer le club pour exister à plus haut niveau ».

Le rugby, en Bretagne, a connu un essor conséquent ces deux dernières décennies. Quand Paul a découvert le rugby breton en 2001, j’ai fait de même en Normandie, croisant alors en Fédérale 2 le club de Vannes… « Je suis arrivé dans le rugby breton en 2001, chez les féminines de Rennes. Et à cette époque, on était des missionnaires, personne n’aurait parié sur l’explosion du rugby breton. Vannes était en Fédérale 2 ! Et il y a 8 ans, c’était du domaine du rêve d’arriver à ce niveau pour le REC, mais on avait tous l’ambition de faire quelque chose. »

« Le REC, ça n’est pas un club comme les autres parce qu’il y a une grosse vocation étudiante au départ. Sa marque de fabrique autant que son défaut ! On ne se prenait vraiment pas au sérieux. Et au gré des saisons, selon les étudiants présents, on naviguait entre les divisions. Puis sous l’impulsion de Yann Moison, actuel entraîneur du Rheu, on a complètement changé de perspectives et on a commencé à gentiment se professionnaliser. Il y a de la fierté, parce qu’en plus ça commence vraiment à ressembler à quelque chose ! Et on a su garder le côté breton, avec des mecs formés au club, et puis on propose un jeu intéressant avec cette identité bretonne… »

Et, cerise sur le gâteau, les guéguerres de clochers ont cessé, au bénéfice de la formation, grâce à la mise en commun des intérêts des clubs. Ainsi, l’ancien ennemi Le Rheu est aujourd’hui partie intégrante du projet rennais, au même titre que St Malo, qui réalise une deuxième très belle saison de rang en Fédérale 2.

Alors ce samedi, ça ne sera pas seulement Rennes qui s’affichera au Stadium Lille Métropole, mais, au grand plaisir de Paul, toute la Bretagne !

Stanislas Madej

 

Rennes en 2 mots
Ille-et-Vilaine
350 000 habitants (métropole)
576 km de Marcq
Emblème : l’hermine
Créé en 1961
489 licenciés FFR dans toutes les catégories

Président : Jean-Marc Trihan
Directeur général : Jorge Gonzales
Entraîneur-manager : Kevin Courties
Budget : 1,3 M€