22 octobre 2020

Philippe Caloni, entraîneur Fédérale 1, et Christophe Raluy, entraîneur Espoirs, livrent leurs analyses et perspectives à l’issue des confrontations face au REC samedi dernier et avant le premier grand déplacement de l’OMRLM au CA Périgueux dimanche prochain.

Caloni : « Avec enthousiasme et la conscience que ça va être dur »

Comptablement, la défaite 3-39 face au Rennes Etudiant Club samedi dernier à la maison apparaît comme un mauvais résultat. Mais face à un des leaders de la poule, Philippe Caloni voulait surtout étalonner ses joueurs et voir si son groupe était en progrès. Enchaîner chez un autre costaud est du coup une aubaine que lui offre le calendrier. L’occasion de rester fidèle à sa philosophie : au-delà du score, c’est le contenu qui est important.

Comment allez-vous après ce match contre Rennes ?

Ca va ! Il n’y a pas de drame, on est simplement déçu d’avoir perdu à la maison parce qu’on était sur une série de 22 victoires consécutives à domicile. Ce mauvais moment est arrivé samedi. Il n’y a pas photo sur le résultat du match par rapport au match qu’on a livré mais on reste déçu.

Justement, qu’est-ce qui vous déçoit le plus sur ce match ?

On prend quand même une correction : 3 à 39. Pour autant, le contenu n’est pas si mauvais. Dans l’engagement, dans l’intensité, on est présent, on est dans les standards de Fédérale 1. On a des occasions de marquer mais on ne score pas. A l’inverse de Rennes qui prend des points à chaque occasion. C’est la différence entre une équipe du haut de tableau et nous. Rennes mérite sa victoire. Ils jouent une heure à 14… Le samedi, après le coup de sifflet final, on est déçu. Mais le dimanche, quand on revoit le match, on se dit que le score est sévère : on ne marque que 3 points mais on a des occasions. On a du pain sur la planche ! Mais on est sur la bonne voie : on est en progression. En mêlée on a été pénalisé mais la performance est meilleure, notre défense a été bonne, l’état d’esprit des joueurs est très bon : ils ont livré un gros match.

Reparlons de la conquête, dur en mêlée et déficient en touche ?

On n’a pas eu nos ballons. On tombe aussi sur le meilleur alignement de la poule. On parvient tout de même à leur piquer 2 ou 3 ballons. Mais ce qui est important, ce sont ces touches en zone de marque. On en a 3 et on ne les gagne pas. On sait que c’est un secteur qui est remis en cause à chaque match. Ensuite, quand on a eu nos ballons, on a n’a pas été assez précis dans l’utilisation non plus. Donc c’est un tout : il faut que l’on arrive à progresser dans chaque secteur, à chaque sortie, sachant qu’il y a vraiment des domaines encourageants. La défense par exemple. Et c’est un marqueur de l’état d’esprit d’une équipe.

Dimanche vous vous rendez à Périgueux, déplacement en car, c’est loin et c’est une grosse équipe…

Oui mais on ne va pas se plaindre de jouer ! On va se déplacer dans de bonnes conditions, avec un beau bus confortable, une nuit à l’hôtel. On sera dans de bonnes dispositions pour attaquer le match. Mais on sait que c’est une équipe de haut de tableau et c’est justement intéressant de pouvoir enchaîner ces matchs pour voir si on progresse effectivement comme on le souhaite. C’est plutôt positif. On va à Périgueux avec l’enthousiasme d’enchaîner et la conscience que ça va être difficile.

 Propos recueillis par Stanislas Madej

 

Raluy : « Prendre les étapes unes à unes et prendre les leçons »

 L’humilité est la vertu des grands. Et de nos Espoirs. S’ils peuvent être fiers du résultat nul (20-20) face à la grosse écurie du Rennes Etudiants Club, samedi dernier, Christophe Raluy rappelle le chemin encore long qu’il reste à parcourir. Aller à Périgueux sera un nouveau test, une nouvelle étape pour une équipe invaincue et très enthousiaste mais toujours en apprentissage.

Quel est votre état d’esprit après ce match contre Rennes ?

Il est plutôt positif. On savait qu’on allait recevoir une grosse équipe de Rennes, une équipe qui jouera probablement les 1ères places de la poule. Nous, nous sommes promus. Nous sommes arrivés avec une grosse envie et un peu d’appréhension. Et au final, on est satisfait de l’état d’esprit : avoir su s’accrocher jusqu’au bout, prendre ces deux points du match nul qui n’étaient pas acquis. Et on a bien conscience que Rennes aura corrigé beaucoup de choses d’ici le match retour et que nous devrons corriger beaucoup de scories également.

Est-ce que réaliser un match nul samedi est un résultat en trompe-l’œil ?

Non, c’est un vrai bon résultat. Parce qu’accrocher un favori pour les phases finales alors qu’on est promu c’est forcément bien. On fait une jolie entame, 10 minutes durant lesquelles on maitrise bien notre jeu, on est très peu sanctionné, on mène à 10-0 à la 30ème. Après on s’aperçoit que nos petites erreurs sont très vite exploitées, Rennes revient à 10-10 à la 37ème.

Au retour des vestiaires, on les laisse scorer trop facilement. Ils passent à 10-20. Puis ils ratent une pénalité réalisable qui aurait creusé l’écart. Et dans les 20 dernières minutes, on relève la tête, on met du rythme et on s’aperçoit que dès qu’on est capable d’enchainer des temps de jeu avec de la vitesse, on est nous aussi capable de créer des déséquilibres. Et ça se conclut par cet essai en toute fin de match qui nous permet d’égaliser et de voir le verre plutôt à moitié plein.

Dimanche, vous affrontez Périgueux, dernière équipe invaincue dans la poule avec l’OMRLM. Et en cas de victoire, vous seriez 2ème et invaincu…

J’évite de me projeter dans ce sens, ça serait se tromper sur notre niveau réel. Encore une fois on est une équipe promue, on a tout à apprendre. On a encore énormément de travail devant nous. On va prendre les étapes unes à unes et prendre les leçons. Déjà, ça va être un très long déplacement, ça sera une première leçon. Périgueux, on sait que ce sera une équipe très solide dans cette poule. Et on sait très bien que joueur à domicile, c’est un plus, mentalement, chez toutes ces équipes. Donc on va aborder les choses comme on fait d’habitude : mettre en place notre jeu, y aller avec beaucoup d’appétit et beaucoup de solidarité.

Propos recueillis par Stanislas Madej

Crédit photos : Eric Morelle