Jean-Charles Vicard (Cognac, pdt) : « Mener tous les combats de front »
Cognac, club XO par excellence, créé en 1889, a connu une intersaison 2023 particulièrement difficile. Du risque de dépôt de bilan à la reprise par un de ses grands anciens, Jean-Charles Vicard, le club est en voie de retrouver ce qui fait son âme : l’ivresse du jeu, l’exaltation des résultats positifs, la griserie des victoires, l’enivrement du succès. Et le retour aux valeurs simples et pures du rugby.
Nationale, saison 2022-2023, 26 rencontres, 26 défaites. Une gestion financière « désastreuse, les partenaires, le public se désengageaient. On a découvert un déficit de 500 000 euros », raconte Jean-Charles Vicard, président du Cognac Rugby Charente depuis juillet 2023. « Je suis un enfant du club, mon fils joue avec Angoulême mais est en double licence avec Cognac. Et si je ne reprenais pas le club, il était relégué en Régionale 3. Il n’était pas question de laisser ce club historique disparaitre. Des anciens m’ont suivi, on a décidé de tenter le coup. Et il y a quelque chose à faire ! On a recréé un engouement fabuleux, les gens, le public reviennent, ça nous conforte dans le projet car les gens y croient » ajoute-t-il.
Jean-Charles Vicard est aujourd’hui chef d’entreprise. Il est tonnelier pour le cognac et le vin. Il Une tradition familiale depuis six génération ! Il est aussi un ancien joueur professionnel. On l’a vu vivre un moment extraordinaire : le 31 janvier 1998, le CA Brive Corrèze, champion d’Europe en titre, affronte Bath en finale de la H Cup au stade Lescure à Bordeaux. Jean-Charles remplacera Laurent Travers à dix minutes du terme de cette rencontre que les Corréziens perdront d’un cheveu (18-19). C’est la bande d’Andy Nicol, acolyte des Guscott, De Glanville et autre Ubogu qui soulèvera le trophée.
Une médaille d’argent européenne, point d’orgue d’une sacrée carrière : 3 saisons à La Rochelle, 3 autres à Brive, une également au CSBJ, en compagnie des Chabal, Alazet, Péclier, Tuni… Carrière qui a commencé à l’école de rugby de Cognac, notamment avec son ami Gérald Merceron. « Quand on a joué à ce sport, on sait ce que sont la loyauté, le courage et l’humilité. Le but est de ramener ces valeurs au club de Cognac. Pas facile car faut faire vite ! On a un groupe nouveau. Il y a quatre mois, on a changé les 3/4 de l’effectif. Forcément, la mayonnaise ne prend pas comme ça : pour le peu de joueurs qui sont restés il faut s’habituer à de nouveau gagner. Et pour les nouveaux, il faut amener l’engouement, la fraicheur, dans un club qui renait de ses cendres. Il va falloir mener tous les combats (administratif, sportif et financier) de front en un temps très court, ça n’est pas facile ».
Le début de saison de Cognac a été très positif, l’OMR s’en souvient, avec une défaite sèche en ouverture du championnat (33-3 à la mi-temps, score final 33-17) : « on a très bien commencé mais on s’est peut-être vu un peu trop beau… Il faut remettre l’humilité au cœur du projet et surtout la dimension combat ! On a été extrêmement joueur, aujourd’hui, les terrains sont plus gras : il faut remettre le museau au ras du gazon ! »
Avant son déplacement au Stadium Lille Métropole, Cognac est 6ème, à 4 points de l’OMR mais avec un match en retard face à St Jean de Luz. Cognac reste sur deux défaites, à domicile face à Marmande (28-31) et à Langon (29-15).
Propos recueillis par Stanislas Madej
Cognac en 2 mots
Charente
22000 habitants
706 km de Marcq
Créé en 1889
Environ 350 licenciés FFR dans toutes les catégories
Président : Jean-Charles Vicard
Entraîneurs : Adrien Buononato
Budget : 2 millions €
Palmarès
1954 : Finaliste du championnat de France, défaite face à Grenoble (5-3)
1995 : Champion de France 2ème division (ancienne formule avec 1ère division Gr.A et Gr.B)
Joueurs marquants
Gérald Merceron
René Bienes
Jacques Fouroux
Laurent Seigne
Sylvain Mirande
André et Henri Béhotéguy